Bangui : Une ambiance toujours morne en dépit de l’assurance des nouvelles autorités

Bangui, 22 avril (RJDH) – L’ambiance reste toujours morne à Bangui, depuis l’arrivée des rebelles de la Séléka au pouvoir le 24 mars dernier. Les scènes de pillage, d’enlèvement, de meurtre et d’autres exactions continuent, alors que les sanctions que promettent les nouvelles autorités tardent à se concrétiser. Une situation qui fait craindre chez beaucoup de centrafricains, une crise humanitaire à grande échelle.

Nombreux sont les centrafricains qui s’interrogent en ce moment sur la réelle volonté des nouveaux maîtres de Bangui à faire assoir la sécurité et l’ordre sur l’ensemble du territoire national. Des scènes de pillages qui continuent, ont fait que plusieurs secteurs d’activités socioéconomiques restent paralysés.

Les quelques banques commerciales ouvertes ne proposent que des services minimums. Les écoles sont restées fermées. Ce lundi 22 avril, les élèves du lycée Barthélemy Boganda qui se sont rendus dans leur établissement, ont vu les locaux occupés par les rebelles de la Séléka. Ces éléments ont été basés dans cet établissement, pour contrer l’entrée des éléments dits incontrôlés dans le quartier de Boy Rabe, pour commettre des exactions.

Dans la nuit du 21 au 22 avril, certains éléments de la Séléka ont fait incursion au domicile d’une famille au quartier Ngongono3, pour perpétrer un pillage. « Ils nous ont réveillés avec des sommations. Ils nous ont terrorisés avec des menaces de mort. Nos biens entre autres, literie, ustensiles de cuisine, moto et plusieurs autres matériels ont été emportés par les rebelles. Mes documents ont été éparpillés dans la cours », a expliqué la victime.

Entre temps, dans la journée du dimanche 21 avril, une voiture appartenant à un agent de la douane centrafricaine, a été emportée par les hommes de la coalition Séléka, au quartier Damala.

D’après les faits rapportés par des témoins, ces hommes en arme ont investi le domicile de cet agent de la douane en faisant des tirs de sommation.  Effrayé, l’agent a du prendre fuite avec toute sa famille et les rebelles en ont profité pour s’emparer de la voiture. Une situation qui a entrainé la psychose au sein de la population dudit quartier.

Dans les hôpitaux, le service des urgences sont débordés. En outres, les services commencent à faire face à des sérieux problèmes de rupture de stock des médicaments. Ces faits commencent laissent redouter chez plusieurs personnes, une crise humanitaire à grande échelle, si rien n’est résolu dans l’urgence par les nouvelles autorités.

En route pour une mission officielle en Suisse, le Premier ministre de transition Nicolas Tiangaye, a demandé à la communauté internationale de ne pas suspendre l’aide à la Centrafrique. « Les caisses de l’Etat sont vides. La situation actuelle, en Centrafrique, nous a mis en difficulté et il s’agit donc d’un plaidoyer. Il faut éviter qu’il y ait des suspensions qui soient préjudiciables à tous les projets qui sont en Centrafrique », a-t-il dit à la presse internationale.

Du côté des nouvelles autorités de Bangui, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique et membre de la coalition Séléka, Nouredine Adam, a de nouveau  fait un communiqué, lu sur les ondes de la Radio nationale, le dimanche 21 avril, interdisant les éléments de la Séléka de se promener avec les armes dans les artères de la capitale.

Il a également demandé aux conducteurs de véhicules de transport commun de ne plus prendre à bord des bus et taxis, les hommes en arme. Le même communiqué précise que, toute personne armée qui sera surprise en train de commettre un acte de braquage ou une exaction quelconque sera punie conformément à la loi.

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