Bambari : Une journaliste tuée par les rebelles du Séléka

Bambari, 7 janvier 2012 (RJDH) – Elisabeth Blanche Olofio, journaliste de la Radio communautaire ‘’Bé-Oko’’ de Bambari (centre) a été assassinée pendant l’occupation de la ville par les rebelles de Séléka. L’information a été livrée ce lundi par le président de l’Association des radios communautaires de Centrafrique (ARC), l’Abbé Jean Ignace Manengou dans un communiqué de presse où il dénonce aussi le pillage des radios communautaires.

D’après les témoignages recueillis auprès des personnes qui ont fui la ville de Bambari pour venir à Bangui, la victime a été tuée alors qu’elle était dans l’enceinte de la Radio. « Les rebelles sont entrés, ils ont pillé et saccagé les locaux de la Radio Bé-oko et la victime a été tuée dans la foulée », a témoigné un habitant sous couvert de l’anonymat.

« L’ARC –Centrafrique, rappelle que les radios communautaires sont apolitiques et ne sont aucunement liées à une quelconque structure intéressée par le pouvoir politique, économique et déplore cet acharnement contre les radios communautaires et rappelle que les journalistes n’ont rien à voir dans un conflit. Leur rôle principal est de fournir à la communauté les informations dont elle a besoin pour son développement », a relevé le président de l’ARC.

Par ailleurs, plusieurs personnes à Bangui s’inquiètent de leurs parents qui vivent à Bambari, et qui auraient été également enlevés par les hommes du Séléka.

Des cas de  pillage ont été également signalés dans les périphéries. La semaine passée deux personnes ont été tuées et d’autres blessées par les rebelles qui allaient piller la société de fabrication de sucre de Ngakobo, à quelques kilomètres de la ville de Bambari. Cette même scène a été signalée à 60 kilomètres de  Bambari dans la société minière.

Le 30 décembre dernier le Réseau des ONG des droits l’homme (RODH) avait condamné ces actes de violence et estime que les exactions commises sur la population civile constituent des infractions de crime de guerre, crime contre l’humanité, et pourraient faire l’objet d’une poursuite judicaire devant la Cour pénale internationale (CPI).

« La coupure systématique du réseau téléphonique,  les pillages des biens publics et privés, la violence sexuelle physique et morale,  sont des faits enregistrés qui peuvent justifier la traduction de ce groupe rebelle (Séléka) devant la CPI », a relevé Me Douzima, coordonatrice du   RODH et signataire de ce document.

Le RODH vient de faire une autre déclaration  le 5 janvier dans laquelle il déplore la persistance de certains faits tels que « le pillage suivi des meurtres, la destruction des biens privées, le non rétablissement de moyens de communication ainsi que le non accès aux prisonniers de guerre détenus par la coalition Séléka », qui sont encore relevés.

Maître Douzima s’indigne contre les barrières érigées en désordre par des jeunes dans les quartiers de Bangui et déplore « la distribution et l’usage des armes blanches sur ces barrières, les déclarations peu conciliantes dans les médias publics  des responsables des organisations sans aucune existence juridique ».

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  1. […] Reporters in Central African Republic reports that journalist for the Radio Bé-oko Elisabeth Olofio was killed [fr] when Sékéla rebels entered the town of Bambari, CAR on January 7. A ceasefire agreement was […]



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